14 juillet 2016 : un camion-bélier conduit par un terroriste islamiste cause la mort de 86 personnes sur la Promenade des Anglais. En parallèle, il fait plus de 450 blessés. En ce jour de fête nationale, l’effroi gagne tout le pays et au-delà de ses frontières. Ce drame bouleverse profondément Max Rovira. À travers les différents symboles dont il use dans sa toile Je suis Nice, il témoigne de l’horreur de l’événement. De sa souffrance.
“Un peintre doit représenter les événements qui se passent dans la vie. Qu’ils soient heureux, tristes. L’attentat de Nice est un drame. Si le tableau existe toujours dans cent ans, les gens s’interrogeront. Ils se demanderont pourquoi il est inscrit “Je suis Nice” et ce qui s’est passé.” La manière dont Max Rovira se remémore le drame trahit une douleur profonde. Elle fut partagée par toute la France lorsque l’attentat eut lieu.
C’était le 14 juillet 2016. Deux jours plus tard, Daech revendique l’attentat. Il est un massacre d’innocents venus en famille assister aux feux d’artifice sur la Promenade des Anglais. À aucun moment, le terroriste islamiste ne va lever le pied de l’accélérateur. Malgré les tentatives des plus téméraires pour le stopper, il va foncer sur les civils sur près de deux kilomètres. En tout ce soir-là, il tue 86 personnes dont plusieurs enfants. Il fait également 458 blessés. Avant d’être abattu par la police.
Je suis Nice : le devoir de mémoire
“Le camion représente la mort”, commence à expliquer Max Rovira. “Il est coiffé d’un crâne et de tentacules comme le serait un monstre. Il roule sur deux personnes alors qu’une autre tente de l’arrêter. L’ange situé à droite vient chercher les âmes des enfants tués dans l’attentat. Quant à l’ange Saint-Michel, il tue la mort en se plaçant au-dessus du camion. À gauche, Gavroche monte un taureau. Il brandit le drapeau français qui se transforme en Marianne. C’est très symbolique. Il traduit le fait qu’il ne faut pas se laisser faire.”
Le Negresco est l’emblème de Nice. Il repositionne le contexte de ce 14 juillet 2016. Les paillettes et des feux rappellent qu’il s’agit au départ d’un rendez-vous festif. Une fête qui se mue en une peine insondable après la peur, la colère. Nice à feu et à sang, repose sur un sol laissant deviner l’enfer. “Je n’ai pas réalisé cette peinture dans un but politique », précise Max Rovira. « Mais toutes les interprétations sont possibles. Personnellement, ce qui m’intéressait avant tout, c’était le devoir de mémoire. C’était d’éviter que les gens oublient trop vite ce qui s’est produit.”